Depuis que le monde est monde, les échanges entre les êtres humains n’ont cessé d’évoluer. Avec le temps, ils se sont adaptés, structurés, ils ont évolué. Au fil des siècles, une partie est toujours restée à l’état initial de troc voire d’économie parallèle ou non-conventionnelle, flirtant ou défiant les règles établies. Et d’un autre côté, la finance s’est organisée progressivement autour d’établissements qui pouvaient prêter ou garder l’argent de ses clients. Cela a très bien fonctionné pendant plusieurs siècles.
Aujourd’hui, la vision des établissements financiers a beaucoup été dégradée. La succession de crises financières et de scandales a donné à ce secteur une image plus que négative à tel point que la confiance a été lourdement affectée. Comme dans toute forme de commerce, sans confiance, la durée de vie des relations commence à s’effriter.
Née dans les années ’70, la finance islamique repose sur le respect de l’éthique de la religion musulmane.
Il n’est pas question dans cet article de faire l’éloge de telle ou telle pratique religieuse ou de mettre en opposition le monde occidental et le monde oriental, mais plutôt de porter un regard neutre sur des concepts qui petit à petit fonctionne et se développe à travers le monde et donne une autre image de la finance.
La finance islamique est une alternative qui ne pèse pour l’instant qu’environ 2500 milliards de dollars en 2019 dans une économie mondiale à plus de 100 000 milliards de dollars. C’est donc un phénomène de niche, mais qui prend chaque année de l’ampleur. Selon selon Thomson Reuters, la finance islamique devrait atteindre 3 900 milliards de dollars à l’horizon 2023.
Les principes fondamentaux de la finance islamique sont basés sur le Coran, la sunna et la charia. Il existe des pratiques interdites, que l’on appelle « haram », et des pratiques autorisées, que l’on appelle « halal ».
L’argent n’est pas considéré comme une valeur sacrée, mais comme un simple moyen de paiement. Il est toujours en lien direct avec l’économie réelle et non sur la spéculation.
Parmi tout ce qui est « haram », on retrouve notamment la collecte d’intérêts, les investissements dans des activités jugés contraires à la morale comme par exemple la vente de tabac ou d’alcool, l’armement, l’industrie porcine. Il est également interdit de spéculer. Cela dit, les contrats d’assurances-vies sont autorisés s’ils respectent le principe de précaution et non d’incertitude.
Les éléments qui peuvent différencier la finance islamique de la finance conventionnelle reposent principalement sur l’interdiction de spéculer, la mise en place d’une consommation basée sur la participation, l’éthique ainsi que la répartition équitable de la richesse produite.
Si on devait comparer la stabilité et l’efficacité entre les banques islamiques et conventionnelles, il en ressortirait que les frais de fonctionnement sont plus élevés dans les banques islamiques, mais, qu’en contrepartie, elles fournissent une meilleure qualité de service en termes d’intermédiation financières et d’actifs dans leurs bilans.
Certains produits financiers sont autorisés et concernent le financement avec ou sans participation ainsi que par obligations. Le financement sans participation concerne avant tout les activités commerciales. On parle alors de contrat de vente ou contrat de location.
Le financement avec participation équivaut à un investissement entre deux partenaires basé sur le principe du partage des pertes et des profits. Lorsque la banque ne fournit que le capital financier, il s’agit d’un contrat passif. En cas de contrat actif, il s’agit plus de la création d’une structure commune entre la banque et les associés.
Enfin, les obligations d’investissements peuvent être émises par une banque, une entreprise et par un Etat. Cet investissement doit reposer sur des actifs et non sur de la dette.
Le développement de la finance islamique concerne pour l’instant essentiellement les pays du Moyen-Orient de l’Asie du Sud-Est. Le niveau de régulation bancaire, de transparence et d’éthique commence à interpeller les pays occidentaux. Cela dit, l’impact est encore très limité. Si certains produits financiers occidentaux peuvent s’avérer éligibles à la finance islamique, ils doivent recevoir l’aval de l’Organisation de comptabilité et d’audit des institutions financières islamiques (AAOIFI) qui est en charge de ce contrôle. Et inversement, c’est l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) qui valide la commercialisation ou pas de produits de la finance islamique.
Les perspectives d’évolutions sont prometteuses, car les volontés d’éthiques et de transparence sont de plus en plus fortes de la part des clients. À échéance plus lointaine, la marge de progression est importante, car le potentiel de la part de marché est conséquent. Aujourd’hui, 25 % de la population mondiale est de confession musulmane et certains experts estiment que 40 % à 50 % de leur épargne sera gérée par la finance islamique d’ici une dizaine d’années, contre seulement 10 % en 2007. Et ça les grandes banques mondiales l’ont bien compris.
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En tout cas, nous n’avons pas fini d’en entendre parler.
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